Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/120

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tre cas, à Dieu ne plaise ; je m’en tiens au précepte du Décalogue : Homicide point ne feras, &c.

J’ai reconnu les Descendants des vieux Étrusques à une course de chariots, qui est précisément celle qu’Horace décrit dans sa première Ode. Ils font trois fois le tour de deux bornes, plantées chacune aux extrémités de la Place, & vont d’un train si rapide, que, sans leur grande dextérité, Messieurs les cochers risqueroient de laisser quelques-uns de leurs membres sur l’Arène.

La course des chevaux Barbes en liberté n’est pas moins divertissante. L’aiguillon de la gloire, joint à l’espérance d’un picotin d’avoine, donne à ces animaux tant d’ardeur, qu’on les perd de vue en un clin d’œil : on prétend qu’ils font une grosse lieue en moins de quatre minutes. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’ils se piquent tellement d’émulation, qu’il est rare que, chemin faisant, ils ne se mordent les uns les autres.