Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/123

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gisbés. C’est une chose bien étrange à voir que la servitude volontaire à laquelle ces fous-là se sont voués. Le métier de forçat est infiniment moins pénible. Soumis en aveugles aux fantaisies, aux caprices de leurs Belles, il n’y a point de personnages auxquels ils ne se prêtent pour leur plaire. Sont-elles dévotes ? ils les accompagnent constamment à l’Église, & ne leur parlent d’amour qu’en style pieux & le chapelet à la main. Aiment-elles la dissipation, les visites, la promenade ? ils trottent toute la journée sans aucun relâche à côté de leur chaise. Ont-elles du goût pour la retraite ? ils deviennent solitaires. En un mot, ce sont des Protées qui prennent toutes les formes qu’on exige d’eux, & qui bien souvent n’obtiennent pour prix de leur complaisance & de leurs assiduités, que le triste honneur d’être les écuyers menins de ces idoles, & rien de plus.

De retour d’Italie, je renouvellai