Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/137

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çon de Paris, que pour les plus rares pièces du Japon & de la Saxe, dont les morceaux ne sont d’aucune ressource.

J’ai entendu chanter à l’Opéra la célebre Faustine, qui, en considération de ses anciens talents & de sa grande réputation, n’étoit pas moins applaudie que lorsqu’elle rivalisoit l’incomparable Farinelli. Il me parut que la justice qu’on rendoit à son mérite passé, pouvoit se comparer aux éloges funèbres que l’on prodigue à la mémoire de quelqu’un qui n’est plus.

Peu de temps après mon retour de Saxe, je résolus d’aller promener mes ennuis du côté de l’Espagne, voulant connoître par moi-même un pays dont j’avois ouï dire généralement tant de mal. Il me prit envie, en passant par Montpellier,[1] de profiter de l’occasion, & de me faire lessiver dans la Piscine

  1. De crainte qu’on ne soit inquiet sur ma santé, il est bon que l’on sache que j’ai fait un second voyage exprès à Montpellier.