Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/15

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douté. Il y avoit déjà quelque temps qu’il couroit dans le monde une mauvaise rapsodie sous le titre de Mémoires de Mr. le Comte de Bonneval. Je lui demandai ce qu’il en pensoit. Il me répondit qu’il avoit eu la patience de lire ce misérable ouvrage d’un bout à l’autre sans y avoir trouvé un mot de vrai. Je puis assurer au moins que quant aux intrigues galantes qu’on lui attribue, elles sont très-fausses, & que l’Auteur ne connoissoit pas Mr. de Bonneval, car il étoit tout le revers de cela. Quoiqu’il en soit, c’étoit un homme parfaitement aimable, d’un excellent commerce, & d’un mérite peu commun. À l’égard de sa Religion, je n’en dirai rien, sinon que je crois qu’il étoit de celle des honnêtes gens. Il me parla souvent de l’illustre Rousseau, son ancien ami, qui avoit été forcé de s’expatrier aussi pour fuir la rage & la persécution des ses Envieux. Nous n’oubliâmes pas non plus Messieurs de Mornay,