Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/161

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me préparois à sortir, lorsqu’un pouvoir supérieur me contraignit à y rester. Voici l’Histoire.

Un Commissaire & un Limier de Police vinrent un matin me souhaiter le bon jour au nom du Roi, & me prier de trouver bon qu’ils examinassent mes papiers. Ces honnêtes gens m’étoient envoyées de trop bonne part, pour que je refusasse de satisfaire leur curiosité. Ils déchiffrèrent donc mes Bucoliques, & en ayant fait un paquet qu’ils scellerent du Sceau de je ne sais qui, ils me supplierent avec les mêmes politesses de vouloir bien les accompagner jusqu’au Fort l’Evêque,[1] non sans avoir eu la complaisance de me communiquer auparavant une Pancarte en beau caractère, signée Louis. Plaisanterie cessante, j’obéis, & me laissai conduire en Prison.

Comme mes Lecteurs sont indubitablement en peine de savoir la cause d’un

  1. Prison Royale dans le centre de Paris.