Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/164

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une que d’avoir affaire à ces gens-là ?

Mon prétendu Libelle ayant été duement examiné, le prudent Magistrat s’apperçut qu’on l’avoit trompé, mais son infaillibilité ne lui permettant pas d’en convenir, il fallut inventer des griefs qui autorisassent ma détention. Que fit ce cauteleux & mal-intentionné Policier ? Il prétendit me faire un crime de mes voyages, & me rendre suspect à la Cour. Le même Commissaire qui m’avoit arrêté, vint m’interroger par son ordre ; & le maître Gonin employa loyalement toutes les ruses de sa profession pour me faire avouer des impertinences. Enfin ces Monstres, acharnés à me perdre, firent insinuer au Public que j’étois pensionné du Gouvernement Anglois. Que répondre à des calomnies aussi grossiérement imaginées, sinon, que ma conduite & ma dépense ayant toujours été uniformes, il s’ensuivroit que j’aurois fait le noble métier d’Espion gratis ? Que ces infa-