Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/90

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de parti, & que l’amour idolâtre de mon Pays ne m’aveugle pas. Après avoir suffisamment satisfait ma curiosité à Naples, je revins à Rome, d’où je partis pour Venise par la route de Lorette, voulant faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire, prendre en passant une fraiche provision d’Indulgences, afin de pouvoir pécher en sûreté de conscience pendant le Carnaval.

C’est à Lorette, comme tout le monde sait, qu’on voit la véritable maison où la Vierge naquit, & qui fit partie de sa dot lorsqu’elle épousa Joseph. Cette maison étant restée à Nazareth dans une parfaite tranquillité jusqu’à la fin du treizième siècle, les Anges la transporterent en Dalmatie. Ils lui firent faire depuis plusieurs voyages ; & enfin, fatigués sans doute de la promener, ils l’ont fixée au lieu où elle est aujourd’hui. Vraisemblablement elle y restera, ne pouvant être mieux que sur le domaine du Vicaire de Jesus-Christ.