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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/108

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ble en assez mauvaise compagnie, il arriva comme j’allois me mettre au lit. Le glouton en entrant, heurta du pied contre le seuil de la porte, & perdant l’équilibre, il tomba le nez sur le carreau. Sa chute ne pouvant être légére dans l’état où il étoit, on le releva presque sans mouvement, le visage tout ensanglanté. Si j’avois eu le tems de m’évanouir, je l’aurois fait infailliblement ; mais le secours pressant, je volai à mon cabinet de toilette, & revins munie de trois ou quatre flacons de différentes eaux. Comme je le crus plus dangereusement blessé qu’il n’étoit, je ne me contentai pas de lui laver & bassiner le museau, je voulus aussi lui faire avaler une cuillerée d’eau d’arquebusade : mais à peine le salope en eut-il quelques gouttes sur les lévres, qu’il lui prit un hoquet effroyable, & au même instant il me lança dans la bouche les trois quarts de son dîner. J’essayerois vainement d’esquisser la peinture de cette desagréable scéne ; il suffit de