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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/110

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« Vous avez affaire, lui dit-il, au meilleur cœur & à la fille la plus généreuse du monde. C’est un grand avantage dans le cas où vous êtes. Toute horrible qu’est l’offense que vous lui avez faite, je ne désespére pas que vos regrets & vos soumissions ne l’apaisent tôt ou tard. Je suis d’autant plus fondé à le croire, que je sais, à n’en point douter, qu’elle vous aime à la rage, & que de quelque fierté qu’elle s’arme pour vous dissimuler ses vrais sentimens, le panchant perce toujours & la trahit incessanment en votre faveur. Hier encore… mais, motus, n’allez pas me faire jaser ; hier, dis-je, elle ne put s’empêcher de laisser couler des larmes lorsque je la mis sur votre chapitre. Elle m’avoua même que jamais qui que ce soit ne lui avoit inspiré tant de tendresse que vous : ce qu’il y a de bien sûr, c’est que la pauvre enfant n’a pas dormi quatre heures depuis qu’elle vous boude ; & voyez jus-