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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/126

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S’il se fût agi de transiger avec un Laïque, je me serois fait un scrupule de l’exposer au hazard d’un repentir : mais considérant que j’avois affaire à un Prêtre, je ne songeai qu’à le plumer sans me mettre en peine des événemens. À corsaire, corsaire & demi. Comme la profession de ces gens-là est d’en imposer en tout & par-tout sous le voile hipocrite des vertus chrétiennes & sociales ; comme les Cagots nous prêchent souvent pour un écu ce qu’ils ne voudroient pas pratiquer pour cent mille ; en un mot, comme les fourbes ne se proposent d’autre fin en ce monde que de s’engraisser inhumainement de notre propre substance & de rire à nos dépens, je crus que je ferois un acte plus méritoire que répréhensible, si, par cas fortuit, je donnois à un tel homme sujet de se plaindre de moi. Ainsi tout mûrement pesé, je consentis à le recevoir, bien résolue de lui manger jusqu’à son dernier rabat le plutôt qu’il me seroit possible.