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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/129

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tionnés à ses déportemens. Cette véhémente & laconique vesperie eut tout l’effet que je pouvois en attendre. Le pauvre Apôtre fut si abasourdi, si humilié, qu’il décampa sans souffler le mot & onc depuis je n’en ai eu de nouvelles.

Que ceci serve de leçon aux Ecclésiastiques, & leur apprenne que les disgraces, l’opprobre & le mépris sont d’ordinaire la recompense de leur scandaleuse conduite. Qu’ils sachent se respecter eux-mêmes, s’ils veulent être respectés. On n’est que trop convaincu que la pureté des mœurs n’est point attachée à l’habit, & que les passions ne sont pas moins vives sous la robe d’un Zénobite, que sous l’ajustement d’un Séculier : mais on passe à l’homme du siécle ce que l’on ne passe point à l’homme d’Eglise : celui-ci est assujetti à des bienséances dont l’autre est dispensé. Qu’un Prêtre s’applique à sauver les apparences ; qu’il sache couvrir ses vices, ses appétits, sous un extérieur vertueux & dévot ; qu’il fasse sa princi-