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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/148

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à tirer mon tribut quotidien de l’Autel ; mais Mr. l’Archevêque jugea à propos de me priver de cette petite douceur, en m’interdisant les fonctions de Prêtre. Je perdis quinze sous par jour, que me valoit la Messe qui étoit mon plus clair revenu. Pour réparer cette perte, je levai boutique de Poëte, & me mis à composer des Comédies, des Opera, des Tragédies, que je faisois jouer sous le nom de mon frere le Chevalier, ou que je vendois à quiconque avoit la manie d’être Auteur. Je faisois, outre cela, trafic en gros & en détail de tout ce qui étoit du ressort de l’esprit. Vouloit-on des Bouquets, des Epithalames, des cantiques spirituels, des Sermons de Carême ? on en trouvoit dans mon magazin de toutes les sortes & à juste prix. Je vous avouerai même sous le secret, que maint illustre Membre de la Petaudiére du vieux Louvre[1] n’a

  1. L’Academie Françoise.