Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/17

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siers, assaisonnés par l’amour, sont toujours délicieux.

Enfin, nous en vinmes à la conclusion. L’embarras fut d’abord de nous arranger ; car il n’étoit pas prudent de se fier ni à la table, ni aux chaises. Nous primes donc le parti de rester debout. Pierrot me colla contre le mur. Ah ! puissant Dieu des jardins ! je fus effrayée à l’aspect de ce qu’il me montra. Quelles secousses ! quels assauts ! la paroi ébranlée gémissoit sous ses prodigieux efforts. Je souffrois mort & passion. Cependant de mon côté je m’évertuois de toutes mes forces, ne voulant pas avoir à me reprocher que le pauvre garçon eût supporté seul la fatigue d’un travail si pénible. Quoi qu’il en soit, malgré notre patience & notre courage mutuels, nous n’avions fait encore que de bien médiocres progrès, & je commençois à désespérer que nous pussions couronner l’œuvre, lorsque Pierrot s’avisa de mouiller de sa salive la foudroyante machine. Ô