Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/42

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les différentes façons de nous parer ; & sur-tout par l’air aisé de nos démarches, de notre port, de notre maintien. Nous sommes en tout les objets de leur attention & de leur étude. C’est de nous qu’elles reçoivent les modes & tous ces petits riens charlatans, dont on est enchanté & qu’on ne sauroit définir. En un mot, on a beau nous décrier : les femmes de bien ne sont aimables qu’autant qu’elles savent nous copier, que leur vertu prend l’odeur du péché, & qu’elles ont le jeu & les maniéres un peu catins. Puisse cette digression tourner à la gloire de notre Corps, & forcer l’envieuse prétention à nous rendre la justice que nous méritons & à nous faire réparation d’honneur ! Je reprends mon histoire.

Madame Florence, qui venoit de se déclarer si éloquenment contre l’oisiveté, ne me laissa pas le tems d’entretenir de mauvaises pensées. Elle reparut tout-à-coup. «  Petit cœur, me dit-elle, d’un ton affectueux, ce n’étoit