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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/84

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de particuliéres. Je fis de si rapides progrès, qu’en moins de trois mois je me trouvai en état de me tenir sur mes jambes d’une façon supportable dans le Balet.

Le jour de mon début fut marqué par une époque assez plaisante. On surprit sous le Théâtre une de nos Compagnes en péché mortel. Le Conclave féminin n’en eut pas plus tôt connoissance, qu’il exigea que punition exemplaire en fût faite à toute rigueur. La Délinquante parut au tribunal de Mr. Thuret pour y être jugée. Le Contrôleur la Chamarée auroit bien voulu l’excuser ; mais la Présidente Cartou ayant pour assesseurs Fanchon Chopine, la Desaigles & la mere Carville, dit qu’il étoit de la plus dangereuse conséquence de pardonner de semblables fautes ; que les novices encouragées par l’impunité d’une débauche si crapuleuse, tomberoient bientôt dans les excès licentieux & les débordemens des filles de l’Opera comique. Elle ajouta,