Aller au contenu

Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tous côtés. Mais, laissez-moi faire ; je me charge de négocier la chose : le succès n’en sera peut-être pas impossible ; ce qui me le fait espérer, c’est que, soit dit entre nous, elle a un foible de tous les diables pour les Etrangers. Il est bon que vous sachiez encore que l’interêt est ce qui la gouverne le moins ; & qu’elle seroit fille à aimer sérieusement quelqu’un qui auroit d’honnêtes procédés pour elle. Vous ne sauriez croire combien elle étoit attachée à son dernier Amant : il est vrai qu’il en étoit digne, & que jamais on ne s’est comporté avec une Maîtresse d’une façon plus noble & plus distinguée. Elle tâchoit en vain de lui dissimuler ses besoins (car vous sentez bien qu’une jolie personne en a toujours de maniére ou d’autre.) Il avoit une pénétration surprenante pour les découvrir ; & c’étoit alors entr’eux des combats de desinteressement & de générosité les plus touchans du monde. »