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Page:Fougeret de Monbron - Préservatif contre l’anglomanie.djvu/33

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Aujourd’hui la Langue Françoise est en Europe ce que la Langue Grecque fut autrefois en Asie après les Conquêtes d’Alexandre, & ce qu’elle fut depuis à Rome. Enfin, que dirai-je de plus à notre avantage ? Il n’est presque pas une Cour au monde où l’on ne parle François, & il en est peu dans notre Continent où l’on ne se pique d’en avoir l’air & les maniéres. Je défie qu’on m’en cite une où l’on se soit jamais avisé d’imiter la politesse, la galanterie, la gayeté & la noble démarche des Anglois.

Avant de changer de matiére n’oublions pas leurs Spectacles. Nous n’avions encore que des treteaux, dit M. de Volt., que les Anglois avoient un théâtre. Oui, mais le changement de nos treteaux en Scénes honnêtes & décentes prouve que nous ne sommes pas un Peuple incorrigible. Il s’en faut bien qu’on puisse dire la même chose