Page:Fougeret de Monbron - Préservatif contre l’anglomanie.djvu/42

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siste leur indépendance & leur félicité. N’auroient-ils point pris jusqu’aujourd’hui l’ombre pour le corps ? Et Idolâtres aveugles d’un phantôme séducteur n’auroient-ils pas adoré le nom pour la chose même ? En effet quelle est cette Liberté qui les rend si fiers ? Est-ce le droit féroce de pouvoir insulter impunément à la Majesté Roïale ? Est-ce cette égalité parfaite & si bien établie entre les premiers Citoïens & la plus vile populace, que le Crocheteur ait le privilège de se coleter avec l’honnête homme, qu’un Pair du Roïaume qui souvent est le soutien de sa Patrie, descende de son carosse pour répondre au défi d’un malheureux que le gibet attend ? Est-ce enfin le privilége infâme de violer le droit sacré des Nations par les avanies éternelles que la Canaille fait aux Étrangers ? En bonne foi, si c’est là ce qu’on appelle Liberté, ne seroit-il