Page:Fougeret de Monbron - Préservatif contre l’anglomanie.djvu/50

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prodigué, que des vices de plus & une brillante garde-robe.

Quoiqu’il n’y ait point de Peuple qui voïage autant que les Anglois, il n’y en a pas de moins instruits des coutumes & des mœurs étrangères. La raison de cela, c’est qu’ils ne fraient communément qu’avec les gens de leur Nation, & que l’Angleterre & Londres les suivent, pour ainsi dire, par tout où ils vont. Aveuglément préoccupés contre ceux qui n’ont pas le bonheur d’être nés dans la grande Bretagne, ils se regardent comme une espéce intermédiaire entre les Héros & les Dieux, & croiroient déroger à la Noblesse de leur être, s’ils se prêtoient au commerce des Étrangers. Aussi, à quoi cette orgueilleuse & ridicule manie les reduit-elle ? À boire mélancoliquement entr’eux les trois quarts du jour, à fréquenter sans goût les Spectacles, & se réjouir avec flegme dans quelque