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Page:Fougeret de Monbron - Préservatif contre l’anglomanie.djvu/55

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dront à ses reproches. S’il est vrai qu’un Souverain qui dédaigne de reconnoître les égards, les soumissions, & le zéle respectueux qu’on s’empresse de lui témoigner, ne peut être mis au rang des ingrats, par la raison qu’on lui doit tout & qu’il ne doit rien ; qu’ose-t-on attendre de nous qui par la supériorité de notre esprit, de notre valeur, & de nos talents nous sommes acquis une sorte de souveraineté sur le monde entier ? Avoir de la déférence, des attentions pour nous, aller au-devant de ce qui peut nous flatter, nous prévenir en tout, c’est s’acquitter de ce qu’on nous doit, & païer un tribut légitime à notre mérite.

Ne soïons cependant pas dupes des gasconnades de ce Peuple fanfaron : son orgueil ne sauroit lui dérober la connoissance de ce que nous valons. Il ne nous haïroit pas tant s’il pouvoit