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LIVRE III

LA PSYCHOLOGIE ET LA MORALE DE DESCARTES


CHAPITRE I

PSYCHOLOGIE DE DESCARTES


On s’est souvent demandé, tout en déplorant la mort prématurée de Descartes à cinquante-trois ans, si par une vie plus longue il aurait beaucoup ajouté à ses chefs-d’œuvre. Sa pensée, dit-on, n’était-elle pas déjà fixée pour jamais ? sa confiance en l’infaillibilité de sa méthode n’était-elle pas inébran­lable ? Il avait une aussi belle obstination dans ses idées que s’il eût été le « Breton » le plus bretonnant. Voulut-il jamais changer une ligne à ce qu’il avait écrit ? S’il avait vécu, ajoute-t-on, il se serait probablement contenté de faire des découvertes nouvelles dans les mathématiques, la physique et la médecine. — On oublie la morale. Si nous voulions, nous aussi, nous lancer dans les