Page:Fouillée - Descartes, 1893.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LIVRE IV

L’INFLUENCE DE DESCARTES DANS LA LITTÉRATURE
ET DANS LA PHILOSOPHIE


I. — Descartes conçoit naturellement le beau sur le type du vrai. Il disait un jour à Mme du Rosay qu’il ne connaissait pas de beauté comparable à celle de la vérité. Il ajoutait une autre fois que les trois choses les plus difficiles à rencontrer sont une belle femme, un bon livre, un parfait prédicateur. Chez une femme « parfaitement belle », la beauté ne consiste pas « dans l’éclat de quelques parties en particulier » ; c’est « un accord et un tempérament si juste de toutes les parties ensemble, qu’il n’y en a aucune qui l’emporte par-dessus les autres, de peur que, la proportion n’étant pas bien gardée dans le reste, le composé n’en soit moins parfait ». On reconnaît ici l’esprit scientifique de Descartes, amoureux de ce qui est ordonné et systématisé, par cela même rationnel. Dans le corps vivant, selon