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LA PHYSIOLOGIE MÉCANIQUE.

qui lui sont propres ? » Non, « c’est feindre des chimères incompréhensibles, et attribuer beaucoup plus d’intelligence à ces choses chimériques que notre âme même n’en a, vu qu’elle ne connaît en aucune façon, elle, ce qu’il faudrait que ces causes connussent ». Restituons donc, encore ici, les vraies raisons mécaniques, savoir : « la situation de l’organe par rapport au cours que suivent les particules alimentaires, la grandeur et la figure des pores où elles entrent ou des corps auxquels elles s’attachent ». Quant aux particules non assimilées, elles sont excrétées par des organes qui ne sont que « des cribles diversement percés ». La découverte de Harvey avait rencontré une opposition générale ; l’adhésion de Descartes eut une influence décisive en sa faveur.

Les « esprits vitaux ou animaux », dont on s’est moqué assez sottement, bien que Descartes les déclare « purement matériels », ne sont autre chose que le fluide nerveux, qui lui-même, comme tout fluide, se ramène pour Descartes à des phénomènes d’impulsion et de pression. Les esprits vitaux se meuvent et opèrent le mouvement des organes exclusivement d’après les lois de la mécanique. Ce sont les « impulsions venues du dehors » qui produisent des « pressions dans les nerfs », et nous avons déjà remarqué la parente du phénomène de la pression avec celui de l’ondulation.

Loin de trouver ici à rire, nous trouvons encore à admirer ; car c’est à Descartes que remonte la théorie et le nom même des actes réflexes : undulatione