Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/11

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s’étale à la surface et le maximum de ses effets s’y manifeste sur un vaste épicentre, dont les dimensions peuvent dépasser des centaines de kilomètres. Tel a été le cas pour le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, pour celui des Calabres en 1783 ou encore pour celui du Venezuela en 1812, et, récemment, pour celui de Charleston en 1886. En général, plus un épicentre est étendu et plus ses contours sont difficiles à tracer, plus le passage à une zone moins éprouvée s’opère graduellement.

La considération de la forme de l’épicentre conduit encore à d’autres conclusions. Le sens de son allongement est toujours déterminé par un accident géologique, par une fracture de l’écorce terrestre, dont l’examen stratigraphique du terrain révèle d’ailleurs l’existence. Tantôt la cause qui produit ce tremblement de terre semble avoir pour lieu d’origine commune et simultanée toute la longueur de la cassure souterraine, tantôt elle se déplace sur le trajet de la faille et manifeste successivement son action en différents points de la surface du sol. Dans le premier cas, les secousses ébranlent en même temps une longue bande de terrain, la catastrophe a lieu tout d’un coup, le long d’une ligne généralement droite qui suit le trajet d’une chaîne de montagnes ou de quelque autre accident orographique important ; c’est ainsi qu’un violent tremblement de terre s’est manifesté le 2 mars 1878 simultanément au pied du versant sud de l’Himalaya, sur une longueur de plus de 1000 kilomètres. Citons encore, comme exemple de ce genre de