Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/255

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Le 22 février, il y eut deux secousses à l’aube du jour, et, dans la journée, la terre trembla à de nombreuses reprises. Plusieurs jours s’écoulèrent ensuite sans ébranlement sensible du sol, mais bientôt les secousses recommencèrent et devinrent de plus en plus fréquentes ; le 4 mars, il y en eut une très forte.

Dans la nuit du 18 au 19, on entendit de grands bruits souterrains ; à 2 heures du matin, le 19, une première secousse fut suivie d’une autre plus violente à 2h 6min. Quelques instants après, à 2h 10min, on entendit comme une forte détonation et, en même temps, on sentit un violent tremblement de terre à oscillations verticales. En un clin d’œil, la ville fut renversée de fond en comble ; une quinzaine de maisons seulement restèrent debout, un épais nuage de poussière augmentait l’obscurité de la nuit, de telle sorte qu’il était difficile de rechercher sous les décombres les blessés dont on entendait les cris. Cependant, à cause des précautions prises par les habitants, il y eut moins de victimes qu’en 1854.

Pendant le reste de la nuit, on sentit soixante petites secousses qui, comme la précédente, semblaient faire osciller le sol de l’est à l’ouest. Ce tremblement de terre, de même que le précédent, ne fut accompagné ni suivi d’aucune éruption volcanique ; cependant, au moment de la catastrophe, les eaux du lac d’Ilopango, voisin de la ville de San Salvador, se montrèrent très agitées et surtout très sulfurées. La secousse principale fut sentie dans un rayon de 7 à 8 lieues autour de la capitale. Une crevasse qui se forma sur les bords du lac de Cusca-