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Le porc ne peut donc la contracter qu’en ingérant dans ses voies digestives des œufs de tænia. Il en trouve une occasion fréquente dans les habitudes des populations au milieu desquelles il vit le plus ordinairement. Dans les campagnes, en effet, les matières fécales sont très-habituellement déposées au-dehors et en particulier sur les fumiers, où les porcs, qui errent en liberté dans les champs ou dans les cours des fermes, les mangent très-habituellement. Il suffit donc d’un individu atteint de tænia et rendant des cucurbitins ou des œufs de tænia disséminés dans ses excréments pour infecter de ladrerie tout un troupeau, d’autant plus que, comme cela a été démontré par Gerlach à propos de la trichinose, les porcs margent les excréments les uns des autres, et que les œufs ingérés par un premier animal et qui n’ont pas eu le temps de se développer dans son intestin sont repris par un autre.

C’est encore en buvant dans les mares, où la pluie a entraîné les cucurbitins ou les œufs que les porcs contractent la ladrerie. La résistance des œufs des entozoaires à la putréfaction sur laquelle Davaine a si justement insisté, et le temps très-long pendant lequel ils restent aptes à se développer, favorisent ce dernier mode d’infection.

Il est si vrai que le voisinage de l’homme est une condition presque indispensable de l’apparition de la ladrerie, que le sanglier, vivant à l’état sauvage, n’en est jamais atteint à un degré avancé, et que