Page:Fourest - La Négresse blonde, 1909.djvu/133

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L’épitaphe ? Barons, laissez la rhétorique
funèbre aux bonnetiers ! Sur ma pierre, par la
barbe Mahom ! gravez en lettres rouge brique
ces quatre alexandrins où tout mon cœur parla :

« Ci-gît Georges Fourest ; il portait la royale
« tel autrefois Armand Duplessis-Richelieu,
« sa moustache était fine et son âme loyale !
« Oncques il ne craignit la vérole ni Dieu !… »

Et pour épastrouiller la tourbe scélérate,
s’il vous faut exalter en moi quelque vertu,
narrez que j’exécrais le pleutre démocrate
et que le bout de mes souliers était pointu !

Et tout sera parfait ! Et moi, dans la géhenne,
grinçant et debout sur les brasiers tisonnés,
je hurlerai tel cri de blasphème et de haine
que je terrifierai le Dyable et ses damnés !!!

Or, j’ai scellé ce pli des sept sceaux d’Aquitaine,
Moi, neveu d’Astaroth, maudit par Jésus-Christ !
Et pour être compris même de monsieur Taine,
je m’exprime en vulgaire et non point en sanscrit !