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LA NÉGRESSE BLONDE


Mais loin derrière la nue
leur pauvre âmette ingénue
dit sa muette chanson
au Paradis-des-poissons,
une mer fraîche et lunaire
pâle comme un poitrinaire,
la Mer de Sérénité
aux longs reflets argentés
où, durant l’éternité,
sans plus craindre jamais les
cormorans et les filets,
après leur mort nageront
tous les bons petits poissons !…
 
Sans voix, sans mains, sans genoux[1],
sardines priez pour nous !…

  1. Tout ce qu’il faut pour prier.
    (Note de l’Auteur.)