Page:Fourest - La Négresse blonde, 1909.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
LA NÉGRESSE BLONDE



« dès longtemps, d’humeur vagabonde,
« monsieur votre père est parti ;
« on dit qu’il est dans l’autre monde,
« il faut en prendre son parti !

« Sans doute, un marron sur la trogne
« lui fit passer le goût du pain ;
« requiescat ! il fut ivrogne,
« coureur et poseur de lapin ;

« oublier cet époux volage
« ne sera pas un gros péché !
« donnez-moi votre pucelage
« et vous n’en serez pas fâché !

« Vois-tu ma nourrice fidèle
« qu’on prendrait pour un vieux tableau ?
« elle nous tiendra la chandelle
« et nous fera bouillir de l’eau !

« Viens, mon chéri, viens faire ensemble
« dans mon lit nos petits dodos !
« Hein ! petit cochon, que t’en semble,
« du jeu de la bête à deux dos ? »