Page:Fourest - Le Géranium ovipare, 1935.djvu/41

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« de ta bidoche corrompue,
« triste charogne et si tu pues
« épouvantablement eh bien !
« que t’importe ? tu n’en sais rien !
« Et puis sache qu’un jour viendra
« tôt ou tard où tu renaîtras
« (c’est ce qu’on appelle, mon cher,
« résurrection de la chair) :
« Jéhovah te dépourrira,
« nous deux, ça recommencera !
« Va ! tu planeras, toi-z-aussi,
« oui toi-z-aussi tu planeras
« au Paradis. Donc sans souci,
« moi dans l’azur, toi dans l’humus,
« chantons Te Deum laudamus ! »

Ma Substance Pensante ainsi
parle à ma Substance Étendue
mais (comme de bien entendu !)
le corps n’ayant pas entendu
à l’âme n’a pas répondu.

Voilà donc ce que j’ai rêvé,
pour moi récite un autre Ave,
lecteur peu bénévole, et si
tu ris à cette facétie
macabre je te remercie !