Page:Fourest - Le Géranium ovipare, 1935.djvu/52

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et je lirai (trouvant Hegel et Kant arides)
ces beaux récits d’amour poivrés de cantharides :
Faublas, Gamiani, le Portier des chartreux !
Je me redresserai, superbe et vigoureux !
Tu ris ? Mais les damnés qui cuisent dans l’ardente
fournaise où les montra par un coup de l’art Dante,
mais les dyables sur leurs charbons incandescents
brûlent de moins de feux que mon cœur et mes sens
lorsque sur ton sein nu mon regard lascif ose
se poser ! Pour te plaire, incaguant la syphose
et l’asthme et l’emphysème et la goutte et la toux,
moi podagre, j’irais gravir le mont Ventoux.
Je ne demande pas, vois-tu bien, que l’on m’aime
d’un véritable amour, je n’exige pas même
que l’on fasse semblant : à moi, vieux roquentin,
devenir ton bouffon, ton hochet, ton pantin,
pauvre jouet dont on s’amuse et que l’on casse
voilà tout ce qu’il faut ! Je serai si cocasse !
Je fais des à-peu-près (je les chipe à Willy)
et, pour te divertir, comme un pitre avili,
je cabriolerai, je ferai des grimaces…
Pourtant, si Dieu voulait, un jour, que tu m’aimasses !
Écoute ! tu pourras me gifler si tu veux,
me fesser, me tirer le nez et les cheveux,
trouer à coups de pied le fond de ma culotte ;
croquignolle et pinçon et nazarde et calotte