Page:Fourest - Le Géranium ovipare, 1935.djvu/70

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Mais je voudrais que tu me visses
candide plus qu’un jouvenceau
pour prendre quelques écrevisses
marcher pieds-nus dans le ruisseau,

hier j’espérais pêcher des truites ;
je voyais ma ligne plier :
illusions bientôt détruites !
je n’amenai qu’un vieux soulier !

Que si la chaleur m’emprisonne,
balancé dans mon rocking-chair,
j’aspire un air chargé d’ozone
et puis je t’écris, mon très-cher ;

flamboyant le soleil déferle
au dehors et dans ma torpeur
j’entends là-bas siffler le merle
et la moissonneuse à vapeur.

Las de jouer à la marelle
mon fils traduit son De viris
et sa sœur peint à l’aquarelle
une grosse touffe d’iris