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BALLADE
EN L’HONNEUR DE MESSIEURS
LES CHATS-FOURRÉS


Tuons ces méchans chats-fourrés, ce sont tiercelets du diable.
Rabelais.


Vautrés sur leur siège pendant
que le procureur incrimine
avec des gestes de pédant,
solennels autant qu’un flamine
l’un se gratte, l’autre rumine
on prendrait pour de gros colis
ou pour des bœufs de Taormine
les vieux conseillers ramollis.

Chauves, goutteux et brèche-dent,
ils cultivent la balsamine,
boivent de l’orge et du chiendent
et plus d’un suit quand il chemine
les mollets de telle gamine :
le soir, ils pissent dans leurs lits
du sucre ou bien de l’albumine
les vieux conseillers ramollis !