Page:Fourier - Le nouveau monde amoureux.pdf/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PROLOGUE SUR LES INDICES DIVINS EN ÉTUDE PASSIONNELLE ET RICHESSES MATÉRIELLES DE LA NATURE[1]

Un orateur moderne a fort bien dit que le simple bon sens est d’ordinaire un guide plus sûr que les subtilités de la science. Le bon sens nous dit qu’il y a un Dieu, les savants après 25 siècles de subtilités prétendent, les uns qu’il n’y a point de Dieu, les autres qu’il n’y a qu’un Dieu apathique, insuffisant, indifférent sur notre sort. Je m’en tiens à l’impulsion du bon sens qui dit que Dieu a pourvu à nos besoins et (qu’il a dû) nous ménager les moyens de découvrir ce qui nous est nécessaire. Les retards ne sont pas un motif de désespoir. La boussole nautique (aiguille aimantée) dont le besoin était si urgent est restée inconnue 5 000 ans. Sa découverte bien tardive prouve que Dieu n’est pas en défaut de providence. C’est notre esprit qui est en retard, en fausse marche dans ses méthodes d’exploration. Le bon sens nous dit encore que, si Dieu nous a ménagé des voies de salut et d’acheminement au bonheur social, il a dû y ajouter des indices pour guider dans les recherches, surtout dans la plus importante qui est celle du code passionnel. Jusqu’à présent c’est vraiment la région des ténèbres que l’étude des Passions et de leurs destinées, l’esprit humain après 25 siècles d’échec sur ce problème doit être épouvanté de retourner au combat.

Quand les chefs et les soldats sont consternés il suffit quelquefois d’un enfant pour ranimer l’espérance. David âgé de 10 ans releva le courage d’Israël en abattant Goliath. Jeanne d’Arc, simple bergère, électrisa l’armée

  1. Archives Nationales 10 A S n° 8 — 3 (cahier 64).