Page:Fourier - Sur l'esprit irréligieux des modernes et dernières analogies 1850.djvu/63

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des périodes sociales où régneraient la justice, la vérité et l’intervention de Dieu, qui nous laisse le libre arbitre, la pleine liberté de nous diriger nous-mêmes par la fausse raison nommée philosophie, produisant les trois sociétés industrielles dites Civilisation, Barbarie, Patriarchat, ou de nous laisser diriger par la raison divine, dont l’interprète est l’attraction passionnelle, identique en système avec l’attraction matérielle dont Newton nous a donné la théorie.

C’est par continuation de ce calcul, par analyse et synthèse de l’attraction passionnelle, qu’on parvient à la connaissance des sociétés véridiques et heureuses où règnera l’industrie combinée. La même théorie explique tous les mystères de l’analogie dont nos théories philosophiques nous avaient tellement éloignés qu’on n’a jamais su discerner la plus évidente des analogies, celle du mouvement incohérent et du mouvement combiné, représentés tous deux dans les planètes et les comètes, images des deux mécanismes fondamentaux de nos sociétés, l’état juste et sociétaire, et l’état faux et incohérent.

Les savants de tous les siècles, ayant entrevu et proclamé la nécessité du système de l’analogie dans toutes les parties de l’univers, n’ont jamais su expliquer cette analogie. C’est qu’ils ne connaissaient pas la clef du calcul, la division du mouvement en sociétés fausses et en sociétés vraies. Les effets de ces deux genres de sociétés étant représentés en contraste dans les animaux antipathiques, par exemple, dans l’abeille et la guêpe qui dépeignent les résultats de l’industrie incohérente et de l’industrie combinée, nos savants, qui ne se doutent pas de la possibilité de ces deux industries, n’ont pu rien comprendre aux tableaux analogiques de la création ; tableaux qui, dans les trois règnes connus, représentent les résultats de ces deux industries.

Chez l’abeille, double bénéfice par la cire et le miel ;

Chez la guêpe, double duperie par la fainéantise de deux classes que nourrit une classe industrieuse, le tout sans aucun profit pour l’homme aux convenances de qui tout doit être coordonné.

Le Papillon, la Chenille, la Harte.

Un insecte hideux et malfaisant qui dépouille nos arbres, est transformé au bout de quelques semaines en insecte charmant qui embellit nos campagnes sans leur nuire, et qui nous donne dans l’une de ses espèces le plus beau et le plus fort de tous les fils, qui est la soie.

Cette métamorphose est l’image du double mécanisme des passions, le vrai et le faux. On a vu que leur développement s’opère en mode faux dans les sociétés 2, 3, 4, 5, et en mode juste dans les sociétés