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CHAPITRE I

42.

Toutes les surfaces qui reçoivent les rayons de la chaleur des corps environnants, en réfléchissent une partie, et admettent l’autre : la chaleur qui n’est point réfléchie, mais qui s’introduit par la surface, s’accumule dans le solide ; et tant qu’elle surpasse la quantité qui se dissipe par l’irradiation, la température s’élève.

43.

Les rayons qui tendent à sortir des corps échauffés sont arrêtés vers la surface par une force qui en réfléchit une partie dans l’intérieur de la masse. La cause qui empêche les rayons incidents de traverser la superficie, et qui divise ces rayons en deux parties, dont l’une est réfléchie, et dont l’autre est admise, agit de la même manière sur les rayons qui se dirigent de l’intérieur du corps vers l’espace extérieur.

Si en modifiant l’état de la surface, on augmente la force avec laquelle elle réfléchit les rayons incidents, on augmente en même temps la faculté qu’elle a de réfléchir vers l’intérieur du corps les rayons qui tendent à en sortir. La quantité des rayons incidents qui s’introduisent dans la masse, et celle des rayons émis par la surface, sont également diminuées.

44.

Si l’on plaçait ensemble dans l’enceinte dont nous avons parlé, une multitude de corps éloignés les uns des autres et inégalement échauffés, ils recevraient et se transmettraient leurs rayons de chaleur, en sorte que dans cet échange leurs températures varieraient continuellement, et tendraient toutes à devenir égales à la température fixe de l’enceinte.