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THÉORIE DE LA CHALEUR.

différents de ceux que l’on a énoncés. Nous avons reconnu que cette loi est seule compatible avec le fait général de l’équilibre de la chaleur rayonnante.

48.

Si un espace vide d’air est terminé de tous côtés par une enceinte solide dont les parties sont entretenues à une température commune et constante et si l’on met en un point quelconque de l’espace un thermomètre qui ait la température actuelle il la conservera sans aucun changement. Il recevra donc à chaque instant de la surface intérieure de l’enceinte autant de chaleur qu’il lui en envoie. Cet effet des rayons de chaleur dans un espace donné est, à proprement parler, la mesure de la température : mais cette considération suppose la théorie mathématique de la chaleur rayonnante. Si l’on place maintenant entre le thermomètre et une partie de la surface de l’enceinte un corps M dont la température soit le thermomètre cessera de recevoir les rayons d’une partie de cette surface intérieure, mais ils seront remplacés par ceux qu’il recevra du corps interposé M. Un calcul facile prouve que la compensation est exacte, en sorte que l’état du thermomètre ne sera point changé. Il n’en est pas de même si la température du corps M n’est pas égale à celle de l’enceinte. Lorsqu’elle est plus grande, les rayons que le corps interposé M envoie au thermomètre et qui remplacent les rayons interceptés, ont plus de chaleur que ces derniers ; la température du thermomètre doit donc s’élever.

Si, au contraire, le corps intermédiaire a une température moindre que celle du thermomètre devra s’abaisser ; car les rayons que ce corps intercepte sont remplacés par ceux qu’il envoie, c’est-à-dire, par des rayons plus froids que ceux