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THÉORIE DE LA CHALEUR.

stance et ont la même température, chacune d’elles reçoit de l’autre autant de chaleur qu’elle lui en envoie ; leur action mutuelle doit donc être regardée comme nulle, parce que le résultat de cette action ne peut apporter aucun changement dans l’état des molécules. Si, au contraire, la première est plus échauffée que la seconde, elle lui envoie plus de chaleur qu’elle n’en reçoit ; le résultat de l’action mutuelle est la différence de ces deux quantités de chaleur. Dans tous les cas, nous faisons abstraction des quantités égales de chaleur que deux points matériels quelconques s’envoient réciproquement ; nous concevons que le point le plus échauffé agit seul sur l’autre, et qu’en vertu de cette action, le premier perd une certaine quantité de chaleur qui est acquise par le second. Ainsi l’action de deux molécules, ou la quantité de chaleur que la plus échauffée communique à l’autre, est la différence des deux quantités qu’elles s’envoient réciproquement.

58.

Supposons que l’on place dans l’air un corps solide homogène, dont les différents points ont actuellement des températures inégales ; chacune des molécules dont le corps est composé commencera à recevoir de la chaleur de celles qui en sont extrêmement peu distantes, ou leur en communiquera. Cette action s’exerçant pendant le même instant entre tous les points de la masse, il en résultera un changement infiniment petit pour toutes les températures : le solide éprouvera à chaque instant des effets semblables ; en sorte que les variations de température deviendront de plus en plus sensibles. Considérons seulement le système de deux molécules égales et extrêmement voisines, m et n, et cher-