Page:Fourier - Vers la liberté en amour (extrait Tableau analytique du cocuage), 1975.djvu/18

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Nº 48. Cocu porte-quenouille est celui qui veille aux soins du ménage pendant que la dame va se divertir. Il se charge des travaux réservés aux femmes, fait accueil et politesse aux chevaliers qui viennent prendre madame, et dispose tout en son absence pour lui rendre le ménage agréable au retour. Est-il à la promenade avec madame ? Elle marche en avant avec le galant, et il suit en portant le ridicule sur un bras et le carlin de l’autre, moins chargé encore sur les bras qu’il ne l’est sur le front.


Nº 49. Cocu posthume ou des deux mondes est celui dont la femme fait des enfants dix à douze mois après son décès. La loi les lui adjuge quoiqu’il n’ait pas pu en être le père, et il se trouve par là cocu des deux mondes ou cocu en cette vie et en l’autre, puisqu’après lui avoir fait porter des cornes en cette vie, on lui en plante encore sur son cercueil. Cette espèce est opposée avec le cocu en herbe, l’un étant avant, l’autre après le mariage. Ils sont de plein droit appelés à ouvrir et fermer la marche de la procession. De ce nombre sont aussi compris ceux qui meurent avec un violent amour, et une crainte d’infidélité qui n’attend pas même leur mort pour [se] réaliser.


Nº 50. Cocu de vocation ou de grâce ou cocu quiétiste est celui qui a de nature ce que l’orthodoxe (Nº 35), n’a que par acquit ; celui qui n’a jamais connu le soupçon ni les alarmes, qui, apportant en mariage une âme honnête et pure, en deux mots la grâce de l’état, trouve dans la carrière du cocuage tous les biens que la fameuse Constitution promettait aux Français, la paix, l’union, la concorde, suivies du calme et de la tranquillité ; c’est la meilleure pâte d’homme qu’il y ait dans toute la confrérie.