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Page:Fournel - La Littérature indépendante, 1862.djvu/346

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VII

LA CRITIQUE LITTÉRAIRE

AU XVIIe SIÈCLE

ET LA QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES.

Il n’est pas dans la nature et dans les destinées générales de la critique de se développer en même temps que l’art. Chez tous les peuples anciens ou modernes, son histoire s’ouvre à une date bien postérieure à celle de la littérature proprement dite. En effet, comment la concevoir et quel rôle lui donner dans ces époques où la poésie naît d’elle-même comme une fleur du sol, chante d’instinct comme l’oiseau, et semble le souffle naturel de toutes les aspirations, de tous les désirs, de tous les amours qui s’éveillent ? De même que, dans la création, la vie végétative précède logiquement la vie animale, de même dans l’existence physique ou morale des hommes, la vie spontanée précède la vie réfléchie. L’art primitif est, pour ainsi dire, un enfant, qui parle et marche de lui-même, sans savoir qu’il parle et qu’il marche ; la critique vient ensuite, qui lui donne la conscience de son existence et de ses actes. Elle est