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IV

LES PRISONNIERS DÉLIVRÉS


Les vainqueurs ne songeaient guère aux prisonniers en entreprenant le siège ; ils n’y songèrent pas tout de suite non plus après l’entrée dans la place. La relation du Moniteur avoue que, dans l’ivresse de la victoire, on les avait oubliés, et qu’on portait en triomphe les clefs de leurs verrous sans avoir pensé à s’en servir pour ouvrir les portes. « On alla vite aux cachots délivrer les prisonniers, » dit Michelet, qui a écrit dans son Histoire de la Révolution la légende de la prise de la Bastille. Cette phrase comprend une double erreur, sans parler de celle qu’il ajoute aussitôt : « Deux étaient devenus fous. » On n’alla pas vite délivrer les prisonniers, et l’on n’eut pas besoin d’aller aux cachots, restés sans emploi sous le règne