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Page:Fournel - Les Hommes du 14 juillet, 1890.djvu/174

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VI

LE TRIOMPHE DES GARDES-FRANÇAISES


À Paris, la première explosion du sentiment populaire alla tout droit aux vainqueurs de la Bastille, et particulièrement aux gardes-françaises. La soirée du 14 juillet et les jours qui suivirent furent pour eux, dans les rues, à l’Hôtel de Ville, à l’Assemblée nationale, dans les districts, dans l’armée, partout, des jours d’ivresse sans mélange.

L’horrible cortège parti du Palais-Royal avec les têtes des sept victimes et la main de l’invalide Bécard au bout d’autant de piques, se croisa près du Pont-Neuf avec un autre, venu du faubourg Saint-Antoine, dont l’aspect le fit reculer. Une foule immense entourait des fiacres débordant d’ouvriers jusque sur la galerie, des gens du peuple traînant les