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II

LES GARDES-FRANÇAISES AVANT LE 14 JUILLET


On lit dans les Mémoires publiés sous le nom de Weber, frère de lait de Marie-Antoinette : « Il est bien sûr que la Révolution a été faite par la désorganisation de l’armée encore plus que par l’insurrection du peuple. » De cette armée, le premier corps qui se désorganisa et celui qui concourut le plus activement à la Révolution, ce fut le régiment des gardes-françaises. Ce régiment, qui faisait partie de la maison du roi, était composé, au moment de la Révolution, de six bataillons, dont chacun comprenait quatre compagnies de fusiliers et une de grenadiers, — environ 3 600 hommes en tout. Il était considéré comme le premier régiment de France, et jouissait d’une faveur exceptionnelle et de privilèges exorbitants, qui en avaient fait une troupe indisciplinable[1].

  1. Général Bardin, Dictionnaire de l’armée de terre. La moralité des soldats aux gardes était en moins bonne réputation encore que leur discipline.