Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/67

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Ore je me sens à mon aise.

Eugène


Ô Amour que tu m'as aidé,

Aveugle tu m'as bien guidé, [1720]

D'aise extrême mon coeur tressaut.

Messire Jean


Parbieu j'en vais faire ce saut.

Que reste plus ?

Eugène


Rien qu'à cette heure

Te transporter en la demeure

De Florimond, et l'avertir [1725]

De cet amour se divertir,

Qu'il laisse envers nous toute haine,

Qu'il laisse Alix, et qu'on ramène

Chez elle ce qu'on lui a pris,

Et que s'il a gagné le pris [1730]

Sus une amante damoiselle,

Qu'au moins son aventure il cèle.

Après chez Alix t'en iras,

Et la faiblette avertiras,

Que sommes ensemble rejoints, [1735]

Sans lui déclarer par quels points.

Car quand femme a l'oreille pleine,

Sa langue le retient à peine

Hélène


Vois vois.

Eugène


Tu n'oublieras aussi

Qu'elle vienne souper ici, [1740]

J'y ferai pourvoir à cette heure.

Messire Jean


Je ferai bien courte demeure.

Je vous pri' notez la manière.

Mais ne voilà pas un bon frère.

Ô Dieu qu'on se frottera bien, [1745]

Si est-ce que je me retiens

Quelque lopin à cette fête.

Il faudra que je mette en tête

À mon Abbé, de me ranger

À quelque osselet pour ronger. [1750]