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Page:Fournier - Le Théâtre français avant la Renaissance, Laplace, Sanchez.djvu/168

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FARCE DE LA PIPPÉE.

Broyez ensemble.
BRUYJ.
Quels lardons
Pour larder ung jeune follet !
plaisant mua
Il y a du ritz nouvellel’,
Soubz ung doubz trait a l’asquart *,
De belles mansonges le quart
Conficles en belles parolles
Signiffiant promesses folles
Qui font ces folz plus blans que plâtre 8
Au saull d’un guischet.
GUIDER.
Quel emplastre
Contre une forcelleydropicque M’
PLAISANT FOLLIE.
Tant plus est venculs, plus fort picque
Et tant mieulx escacbe chacun’.
Ce n’est pas comme ung gluz commun
Qui esvente et gaste pour tant,
Car il vault mieulx de xx ans
Que ne fait estre nouveau :
Lors arrache plume et peau
Jusques aux olz, et tout décippe 8.
BRUYT.
Quel panetière !
CUIDKR.
Quel recippe 7,
Pour curer une gibessiere 8 !
BRUYT.
Je te requiers, mamye chère,
Que sus près 9 en fasson l’espreuve.
PLAISANT FOLLIE.
Le vouliez vous ?
CU1DEH.
Si je vous treuve
Roge-Gorge et maistre Verdier,
Vous aray.
BRUYT.
Cuyder !
PLAISANT FOLLIE.
Hau ! Guider !
CUIDER.
Au quel respondrai ge ?
BRUYT.
A tous deux.

CUIDER.
Je M l’i’K eVst gfiad fait <|ii— « I • u’.
Kt je m’en voys icy sus
A mes ln-i-lc-leaux à glus ■
Kt si ne peuvent pas aclendi ••-.
BRUYT.
Hau, Guider I
< l IDKR.
Je M poffl ••iii’-mlre,
En dussiez vous yssir du sens*.
BRUYT.
Que Guider a depsçu de gens*
Et mis en granl mérancollie !
<.l 11— Ht.
Certes si a Plaisant Follia
Encore plus, ce que me semble l.
Illtl >T.
Vous ferez roge liersanglc •.
Un n ne vous sauroit estopper’.
CUIDKH.
Su— sus ! il est temps de pipper ;
Toute nostre pippée est faicte.
Matant Fullie ma puceletle,
Vous sarrez soubz ce arbresseau ;
Mais quant il viendra quelque oyseau
Soit privé, saulvage ou boucaige •,
Regardés bien de quel plumaige
Il est, ne quel semblant il fait :
S’il est gras, ne s’il est refait,
Ne s’il a cler argent claincant’•.
Il pourroit estre si meschant
Qu’il nous vaudroit des desarroys "
Pour la pippée.
PLAISANT FOLLIE.
Je les cognois.
Allés voir, allés seurement.
CUUtER.
Plumés les moy subtillement,
Si qu’en plumant ne se descevent •*.
Faicles quilz ne l’apercevent.
Preniez aujourd’huy une plume

. « Sourire nouvelct. » . « A l’écart… » . « Confus, honteux. » V. sur cette expression si difficile à expliquer, une note de la Farce de Pathelin. . « Une poitrine trop gonflée. » . « Chacun est pris, confus, aplati. » . « Dépèce, disperse, dissipe. » . « Quelle ressource, quelle recette ! » . « Pour pourvoir {curare) à remplir une gibecière. » . « Là hau :, auprès. »

. « C’est beaucoup que d’eux. » . « A mes petits bâtons, sarments couverts de glu… » . « Dussiez-vous sortir de votre bon sens. » . « Déçu de gens. » . « Plaisant-Follie en a trompé encore plus, ce me semble. » . « Malin triangle. » Dans ce sens, « rouge » se disait pour Une chose faite par excellence, en malice ou autrement. Cotgrave cite un proverbe qui justifie notre acception : « Les plus rouges y sont pris, » c’est-a-dire les plus malins. . « Rien ne saurait parer, amortir (étouper) ce que vous allez faire. » . « Vous vous soirez sous cet arbrisseau. » . « Bocager. » « Faisant du bruit. » On mettait aux pattes des oiseaux de proie, faucons, tiercelets, etc., qui servaient pour la chasse au vol, des rondelles et des chaînettes d’argent, qui faisaient du bruit. i clinquaient ». . Dommages. . « Ne voient qu’on les déçoit. »