Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome I, 1922.djvu/116

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PAIX À DOLLARD ![1]

Qu’est-ce que Dollard a donc fait à la Presse et à la Patrie ? Les voilà l’une et l’autre qui convient d’avance leurs lecteurs, avec beaucoup de bruit, à la grande fête du 22 juin. Caractères gras, gros titres, vignettes même, elles n’épargnent rien…

Il est curieux — mais surtout répugnant — de voir l’ardeur de ces deux feuilles à magnifier dans toute circonstance le soldat du Long-Sault. Elles ne perdent pas une occasion d’afficher son nom, de rappeler ses exploits. Elles le traitent avec presque autant de considération qu’un ministre ou un assassin. Elles en font leur héros, leur grand homme.

Nous leur disons : Bas les pattes ! Vous n’avez pas le droit de toucher à cette mémoire ! Si Dollard vivait aujourd’hui, — et vous le savez, — il ne serait pas de votre côté ! Si Dollard vivait aujourd’hui, vous le traiteriez de fou, de visionnaire, de cerveau-brûlé. Vous lui prêcheriez les idées pratiques, les compromis honorables, la conciliation. Vous lui montreriez l’inutilité de

  1. Action, 20 mai 1911.