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MON ENCRIER

Le directeur de la Patrie n’hésite pas à le dire, l’attitude du roi d’Angleterre et de l’empereur allemand, sur cette question de Scutari, lui paraît injustifiable, pour ne pas dire plus. Il le leur déclare carrément, sans jactance ni faiblesse.

Ce qui dans la situation balkanique révolte surtout M. Louis-Joseph Tarte — il nous le dit en toutes lettres, — c’est la non-exécution « des clauses du traité de Berlin ».

Ce point préoccupe extrêmement le directeur de la Patrie.

Il ne sera soulagé, il ne pourra dormir en paix, que lorsque l’on aura fait observer enfin par la Turquie, de gré ou de force, « les clauses du traité de Berlin ». Cela seul ne suffirait-il pas à nous expliquer son indignation, comme à justifier, aux yeux de tout homme de bonne foi, cette nouvelle intervention de sa part dans les affaires européennes ?

M. Louis-Joseph Tarte ajoute que sa sympathie entière, dans la lutte actuelle, est acquise aux Monténégrins. Il vante leur magnifique esprit militaire et national, leur courage en face de l’ennemi, leur mépris de la mort et leur héroïsme tranquille, — surtout leur virile attitude en face des puissances lorsque, abandonnés de tout le monde, ils montaient seuls à l’assaut de Scutari, malgré tout le monde, sous la gueule des canons de l’Europe…