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qu’après cela M. Bernier va baisser dans l’esprit de ses maîtres ? L’article déjà cité nous le montre au contraire « applaudi par ses maîtres ». Le séminaire de Québec, flatté de voir « se réaliser déjà » tant de « brillantes promesses », revendique hautement devant le pays la gloire de l’avoir formé. M. Camille Roy lui consacre pour sa part, dans l’Action Sociale, l’étude que vous savez. D’autres journaux, également bien vus dans nos maisons d’enseignement, apprécient à leur tour le roman de M. Bernier, en des termes d’une égale extravagance[1]. Tous recommandent fortement qu’on lise et qu’on fasse lire ce « bon livre », — ce « beau livre ». Du coup, voilà Au Large de l’Écueil proposé en imitation à toute la jeunesse de nos collèges, d’un bout à l’autre du pays.[2]

Ces faits, on le voit, dépassent singulièrement la personnalité, même littéraire, de M. Hector Bernier. Ils nous éclairent d’abord sur toute notre jeunesse « instruite » dont M. Bernier n’est après tout que le symbole et nous permettent de pénétrer à fond son effroyable misère intellectuelle. Ils nous font entrevoir comment

  1. Voir notamment le Devoir du 28 mai, 6me et 7me colonnes.
  2. M. le chanoine Emile Chartier, vice-recteur de l’université de Montréal, loue à son tour M. Hector Bernier. Voir la Revue Canadienne, livraison de janvier 1922.