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LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA


DEUXIÈME LETTRE[1]


Mon cher confrère,

Je devais aujourd’hui, jugeant le terrain de notre dispute suffisamment déblayé déjà, et tout en me gardant, d’ailleurs, comme de la malemort, d’y vouloir édifier moi-même un autre système à la place du vôtre, vous faire connaître selon quel principe général, à mon avis, devront travailler, s’ils ne veulent s’exposer aux mêmes déboires que vous, les ouvriers qui demain entreprendront d’y bâtir à leur tour.

Vous le dirais-je, cependant, et si je vous le dis me croirez-vous ? Dans le moment même que, pour aborder plus à mon aise ce nouveau chapitre, j’allais définitivement écarter comme inexistantes toutes vos théories, un scrupule m’est venu, un doute s’est levé dans mon esprit. Les écailles m’étaient-elles tombées des yeux ? avais-je eu, comme par miracle, la révélation des beautés de votre thèse ? Ni miracle, ni révé-

  1. Deuxième lettre, malheureusement inachevée, faisant suite à la précédente et écrite à Ottawa, en novembre 1917.