À LA PATRIE
Tant qu’un reste de sang coulera dans mes veines,
Je veux le réservera la Patrie en pleurs,
Plus belle dans l’orage, et plus chère en ses peines
Qu’un sol de liberté, de soleil et de fleurs.
Oh ! si je te voyais grande, libre, puissante,
Du fond de ton cercueil soudain te ranimer,
Je pourrais te chanter d’une voix plus brillante,
Mais d’un cœur plus ardent je ne saurais t’aimer.
Non ! je chéris en toi tes douleurs, tes injures ;
Ta chaîne t’embellit aux yeux de tes enfants ;
Je bois avec amour le sang de tes blessures,
Je le bois à ta gloire, à la mort des tyrans.
L’ESPOIR
Si près de nous dort notre amie,
Si dans ses regards abattus
Pour un instant s’éteint la vie,
Devons-nous dire : Elle n’est plus ?
Puis, tout se renouvelle au monde :
Cette terre aux tristes sillons,
Le soleil la rendra féconde :
Attendons, amis, et veillons !